big data: ces entreprises qui osent le business

Secteurs public et privé s’y mettent: Attijariwafa bank, DGSN, TGR, ONMT…
Un boom des investissements attendu en 2017
L’ère de la Big Data n’est peut-être pas encore complètement arrivée au Maroc. Ces deux mots sont devenus un enjeu majeur, et ce non seulement pour les entreprises mais aussi pour les systèmes de gestion et d’administration au sens large, public comme privé. Les applications pratiques du concept sont encore au mieux incomplètes, au pire inexistantes. On assiste à une réaction affichée de prise de recul et d’analyse. C’est le constat le plus flagrant à l’issue du salon Med IT.
De fait la Big Data n’est pas seulement un changement d’outil. Elle requiert une refonte presque entière de la façon dont les entreprises appréhendent leurs services informatiques. Cela notamment de très lourds investissements afin de pouvoir extraire de ce maelström de données des informations utilisables dans la conduite d’opérations réelles. «Il faut identifier les données dont on a besoin pour pouvoir créer une information. Il faut déjà se poser la question de quelle information a-t-on besoin pour prendre une décision ou pour pouvoir réaliser une opération au sein d’une entreprise, détaille Mourad Amalik de Thelis, un bureau d’étude belge en informatique, afin de diminuer les coûts, choisir les bons fournisseurs ou proposer les bons produits aux clients au bon moment par exemple». Les deux secteurs les plus matures dans l’exploitation de la data sont les TMT (Technologies, Médias, Télécoms) ainsi que celui de la distribution et des produits de grande consommation. Du côté des DSI (directeurs des systèmes d’information), l’heure n’est plus à l’attentisme. Il faut commencer à apporter des réponses concrètes et impératives pour adresser le sujet pro-activement. Les acteurs principaux sont mobilisés et ont pris conscience des enjeux. D’ailleurs il y a un certain nombre d’initiatives qui ont été lancées depuis l’année dernière notamment Moroccan Numeric Cluster qui favorise l’émergence de start up. L’année dernière, les entreprises ont investi dans diverses initiatives autour des données, principalement afin d’améliorer l’efficacité opérationnelle ou encore la prise de décision. C’est le cas de Wafa Assurance ou Attijariwafa bank. La banque pense lancer une initiative afin de capitaliser sur ses assets. Inwi quant à elle digitalise au maximum sa relation avec sa base de prospects, une initiative qui a été lancée dès 2010.
«La demande est en hausse. J’ai eu beaucoup plus de demandes sur les 6 derniers mois qu’il y a 24 mois. Il y a 2 ans quand on parlait de data management les entreprises ne se sentaient pas concernées. Le marché n’a pas évolué drastiquement en 1 an mais la visibilité a augmenté et c’est dû notamment à un certain nombre de projets «pilote» qui commencent à porter leurs fruits. Ca donne des idées» explique Alexandre Akrour, ancien directeur de programmes chez Oracle.
Poussés par une transformation digitale active des entreprises, les investissements en matière de données devraient s’intensifier en 2017. «On a travaillé avec Inwi sur la mise en place de leur architecture self service. Il y a aussi une banque du groupe Attijariwafa bank avec laquelle on est sur un projet très avancé en big data. Le secteur public s’intéresse aussi de près à comment utiliser toutes les données à sa disposition. L’office marocain du tourisme est sur une phase d’exploration et de réflexion. Le ministère des finances est très intéressé pour une utilisation visant la répression des fraudes fiscales. L’utilisation d’algorithmes plus pointus et analysant un grand flux de données permettra un meilleur ciblage des contrôles du fisc» détaille l’expert big data. Par ailleurs la DGSN est aussi intéressée pour une exploitation en temps réel de la vidéosurveillance. Afin de détecter des individus et comportements suspects. Cela permettra de mobiliser les bonnes ressources au bon moment.
En un an, la big data a progressé de manière significative dans les entreprises marocaines. Mais le problème qui se pose est le peu de profils qualifiés pour accompagner les changements durablement et en interne. «Les profils n’existent pas encore, mais la souche qui permet de créer le profil existe. Il faut surtout de bonnes connaissances en mathématiques. Il ne faut pas un doctorat non plus sachant que la plupart des algorithmes qui interviennent existe. C’est la façon de les croiser qui fait la différence», explique Nacer Hajji ancien secrétaire d’état.
Med It: l’évènement BtoB
LA 15e édition du salon Med It s’est clôturée mercredi 30 novembre. Les allées pleines ont témoigné de l’émulation autour des IT. La big data était sur toutes les lèvres. Diverses problématiques ont été débattues par les professionnels du secteur. Que ce soit le stockage de ce flux énorme de données ou encore la sécurité et confidentialité de ces dernières. Le salon est devenu au fil des ans le lieu d’échange et de networking privilégié des différents DSI. «Depuis 3 ans nous avons repositionné le salon sur le relationnel, les gens ont plus besoin de se connaître et discuter des projets. De voir s’il y a les capacités et l’envie de travailler ensemble. L’objectif est d’amener des entreprises européennes intéressées pour créer des joint-venture avec les sociétés marocaines» conclut Sylvie Reforzo, organisatrice de l’événement.
source : leconomiste.com
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